Les bonnes questions à se poser

Pourquoi partir en volontariat ?

Pour choisir un chantier international, de court ou long terme, dans un pays proche ou lointain, il faut tenir compte de nombreux facteurs : la motivation et l’expérience, le temps que vous avez et l’état de vos finances. Bien choisir son projet est essentiel pour vous mais aussi pour l’association qui va vous accueillir.

Les volontaires qui évaluent mal leurs motivations réelles, qui idéalisent trop le volontariat international, qui sous-estiment les difficultés ou surestiment leurs propres capacités d’adaptation, risquent de revenir déçus ou prématurément. Cela est particulièrement vrai lorsqu’ils choisissent une destination trop lointaine ou un projet comportant des conditions de vie fort différentes de celles qu’ils connaissent habituellement. L’intérêt réel que vous portez au projet est capital.

L’équipe du SVI est là pour vous guider dans votre choix : nous connaissons nos partenaires et leurs projets, nous pouvons donc vous conseiller du mieux possible. Notre but n’est pas de vous envoyer le plus loin et le plus longtemps possible, mais bien que vous trouviez le projet qui vous convienne le mieux.

Pourquoi partir en volontariat ?

Le désir de partir, de découvrir, de mieux se connaître etc. est toujours fortement présent chez le volontaire qui souhaite participer à un projet de bénévolat à l’international. C’est ce désir qui donne l’impulsion de partir, de se mettre en mouvement. Les motivations dépendent de ce désir qui est à l’origine du projet de volontariat à l’étranger. Pour comprendre les difficultés qu’un volontaire international peut rencontrer, il est important de faire un rapide détour par l’analyse des motivations réelles à s’expatrier, à partir sur un projet de volontariat, à s’engager. Il y a les motivations dites explicites, c’est-­à-­dire conscientes (cf. la page sur le choc culturel) que l’on énonce facilement et qui sont réelles : la motivation professionnelle, de solidarité et/ou relationnelle, de partage, la motivation économique en lien avec le marché du travail, la motivation en lien avec l’opportunité de se constituer un réseau à l’international… Mais ces motivations peuvent cacher une motivation plus interne, plus implicite, ou encore être une « justification » possible à des processus plus inconscients tels que :

Des projets narcissiques : fantasme narcissique de réussite individuelle possible à l’étranger (en effet, les projets à l’étranger proposés permettent souvent d’accéder à des niveaux de responsabilités et à une richesse professionnelle rarement égalable chez soi pour le même âge.) ;

Une quête identitaire : l’envie de se (re)trouver soi-­même, comme une forme de mise à l’épreuve et de découverte de soi, rendue possible par une « aventure culturelle » et par l’expérience même du processus de l’expatriation ;

Des fantasmes d’un ailleurs parfait et paradisiaque où le « tout est possible » vient faire écho à une forme de désir de faire « table rase », fantasme que le passé puisse être effacé (avec tous les problèmes, les mauvais souvenirs), que le futur soit entièrement à construire ;

Une quête de la solitude : il existe chez l’expatrié une solitude recherchée qui renvoie à la réalité de la personne en quête identitaire ou en désir de changement. C’est la possibilité d’être une autre personne, d’être différent car il est finalement sans « témoin », c’est-­à-dire sans personne pouvant rendre compte de ce qu’il était ou qui viendrait rappeler des faits ou des souvenirs passés ;

Une volonté de s’autonomiser : il n’est pas rare qu’il y ait des raisons plus complexes, répondant quant à elles à un désir plus ou moins conscient de se séparer de sa patrie, de sa famille, de s’autonomiser, de se mettre en rupture (s’éloigner d’une famille trop envahissante ou exigeante par exemple, d’un parent malade qui « empêche » de vivre notre vie…).

Ces motivations plus ou moins conscientes sont les attentes cachées et indicibles par le volontaire car lui-même n’en a sans doute pas conscience.

Ces questions sont là pour vous permettre de choisir au mieux votre projet ainsi que votre pays d’accueil. Définir vos motivations et attentes vous aidera à appréhender votre expérience de volontariat et tout ce qu’elle entraîne : découverte de soi et des autres, aller à l’encontre d’autres cultures, religions, modes de vie tout en y confrontant ses valeurs, enrichissement personnel etc.

Quelques questions à se poser:

  • Pourquoi est-ce que je désire partir ?
  • Pour être utile ? Comment être utile ?
  • Être utile pour eux ou pour moi ?
  • Quels sont mes atouts et mes qualités pour voyager ?
  • De quoi ai-je peur ? Quelles sont mes craintes ?
  • Que vais-je chercher en voyageant et en apportant une aide solidaire ? Qu’est-ce qu’une aide solidaire ?
  • Partir pour me découvrir, dépasser mes limites, voir de quoi je suis capable ?
  • Pour prendre conscience du monde qui m’entoure ?
  • Pour dépenser mon énergie de manière constructive ?

Le volontariat international avec le SVI, ce n’est pas :

Si pour vous, partir sur un projet de volontariat c’est avant tout :

  • une simple curiosité touristique;
  • une recherche d’exotisme : pour la mer, le soleil, la montagne;
  • observer une population démunie;
  • ajouter une ligne sur votre CV;
  • la fuite de notre société : « ici, c’est pourri, no future ! »;
  • vivre des vacances “originales” et “pas chères”;
  • une “mission humanitaire” où allez sauvez les pauvres en deux semaines;

alors, il est fort probable que ce que nous avons à vous offrir vous décevra… Évaluez donc bien vos motivations réelles avant de prendre votre décision !