Un volontaire Mexicain à l’Arche (1)
José-Luis est un volontaire mexicain arrivé récemment en Service Volontaire Européen en Belgique chez notre partenaire l’Arche, à Bruxelles. Pendant 5 mois, il va participer à l’accompagnement d’adultes en situation d’handicap tout en découvrant les différences culturelles, parfois surprenantes, qu’il peut y avoir entre la Belgique et le Mexique. Dans cette première partie, il nous parle de son arrivée et de son expérience comme volontaire international dans le centre d’accueil dans lequel il est impliqué
Je suis parti de chez moi un mardi pour m’aventurer vers l’inconnu et je ne pouvais pas me préparer à ce qui m’attendait. En effet, chaque départ est un chapitre qui nous conduit par la suite vers l’aventure. Le chemin pour me rendre ici s’est avéré difficile voire très difficile. En effet, bien avant de prendre l’avion qui me mènerait sur le vieux continent, j’ai dû faire face à de nombreuses difficultés administratives et personnelles qui ont failli me faire abandonner mon projet.
Mon voyage a commencé à Zinapécuaro, une petite ville de l’état de Michoacán où j’ai entamé la première partie du chemin qui devait me conduire vers l’aventure. J’étais accompagné de mon père qui est la personne que j’admire le plus au monde notamment pour sa vigueur et son engagement. C’est un homme qui, malgré toutes les épreuves auxquelles il a été confronté n’a pas perdu la foi ni l’envie de continuer à se battre. Il devait donc m’amener à la gare la plus proche pour prendre le bus. C’est donc là-bas que j’ai commencé mon long voyage de deux jours avant d’arriver à destination.
Traverser l’océan Atlantique pour me rendre dans cette ville a peut-être été l’une des meilleures décisions que j’ai prises dans ma vie. Cela m’a permis de découvrir un lieu où la communauté et la construction de liens de fraternité font partie du quotidien. C’est également un lieu de travail où les différences nous rapprochent, où le fait d’être « spécial » est chose commune. Enfin, c’est une nouvelle famille qui œuvre au bien-être de chacun de ses membres.
Sans l’ombre d’un doute, mon arrivée en ces lieux a été une expérience agréable à la seconde où j’ai foulé le sol de ce Royaume de l’extravagance et du vélo. Descendre de l’avion dans une ville où on va passer plusieurs mois de sa vie provoque à la fois une sensation de peur de l’inconnu ainsi qu’un désir ardent de découvrir ce nouveau monde qui se présente à nous. Lors de mes premiers jours, j’ai travaillé, j’ai collaboré et j’ai construit avec les autres membres du centre Le Grain. J’ai passé de bons moments qui, je l’espère, dureront pendant toute ma contribution à ce projet.
J’ai découvert qu’être différents les uns des autres était une richesse contrairement à la prétendue égalité que les médias nous montrent à travers des modèles qui illustrent ce qui est acceptable en société. Lors de mes premiers jours ici, j’ai appris à quel point il était important d’être unique, de donner de l’amour et de recevoir des sourires. Je me suis rendu compte que toutes ces personnes aiment, que tout le monde rencontre des difficultés mais continue à se battre au quotidien pour réaliser ses rêves. Je voulais mentionner tout particulièrement le sentiment de collectivité qui se dégage de l’association dans laquelle je développe mon projet. Ici, ce n’est pas l’individualisme qui génère les différences entre les uns et les autres. En réalité, il s’agit de construire quelque chose ensemble en tant que communauté orienté vers l’inclusion de toute personne qui désire du plus profond de son cœur faire partie de cette grande famille.
Ces personnes aux capacités différentes que nous appelons dans mon pays et en Belgique les handicapés, m’ont prouvé qu’ils sont parfois plus enclins à faire preuve de compassion, à donner de l’amour et de l’amitié qu’une personne que l’on considère comme normale.
Les personnes avec qui je travaille ont un cœur tellement pur que cela me porte à penser qu’elles sont uniques. Dans une certaine mesure nous pouvons apprendre d’elles et en particulier apprendre à nous montrer tels que nous sommes vraiment sans préjugés.
Ce nouveau centre dans lequel j’ai développé des activités au quotidien m’a offert une perspective unique concernant les façons dont on peut toucher et transformer un cœur, une âme et surtout un être humain. C’est une vision différente du monde dans lequel nous nous développons.