Vivez les expériences CES du SVI – Episode 4

Posted by: Marion Passelegue Category: Non classé 1 Post Date: 2021-05-26

Vivez les expériences CES du SVI – Episode 4

Présentation de l’organisme d’accueil

Los Portales est une communauté qui a été fondée en 1984 avec l’intention de développer des modes de vie innovants dans différents domaines (agriculture biologique, éducation holistique, médecines naturelles, art, énergies propres, économie, développement personnel) dans un progrès continu vers une plus grande durabilité et autosuffisance.

La vie communautaire n’est pas considérée comme une fin en soi, mais comme un outil de création et de transformation. Les fondateurs se sont inspirés de la psychologie jungienne et ont travaillé avec les rêves comme un moyen d’accéder à la plénitude, au potentiel le plus élevé et à l’unicité de chacun, ainsi qu’un moyen puissant de se sentir uni, de faire partie d’un tout que nous partageons.

L’éco-village n’est pas connecté aux réseaux d’électricité ou d’eau. L’énergie est principalement renouvelable : panneaux solaires, éoliennes et une turbine hydraulique. L’eau provient des puits de la propriété, et un projet de rétention de l’eau dans le paysage ainsi qu’une gestion holistique permet non seulement d’arrêter mais aussi d’inverser la tendance à l’érosion et à la désertification généralisées dans la région. En régénérant le sol et la végétation, ils visent à créer un microclimat qui atténuera les effets du changement climatique. Le jardin est totalement écologique, combinant les critères de l’agriculture biodynamique et de la permaculture. 

Les tâches effectuées et les compétences acquises :

Les principales tâches que j’ai eu à effectuer selon la saison étaient: la préparation du bois de chauffe, le travail au potager, la taille des arbres fruitiers, la plantation d’arbres, l’entretien des plantes aromatiques, la récolte et le séchage de plantes médicinales pour la confection de tisanes, la confection de produits comsmétiques à base de plantes, la récolte des foins, la préparation des coupe-feux, la gestion des enclos et clôtures des chèvres, les tâches de la vie en communauté de manière générale, le M.E.T (maintenance, entretien, transport) et finalement la construction d’une cuisine solaire en éco-construction.

Préparation du bois de chauffe:

Ici en hiver, les habitations sont chauffées au poêle à bois, ce qui implique donc de prévoir en suffisance du bois sec et prêt à être brûlé. Ainsi la plupart des matins, durant la période froide, un petit groupe de personnes prend donc une heure afin de couper et de mettre en fagot le bois de “jarra” (arbuste qui poussent abondament dans la région et qui sèche rapidemment) afin de les distribuer dans les différentes habitations. Ces fagots seront également utilisés pour chauffer la salle à manger où nous nous réunissons tous les matins, midis et soirs afin de partager les repas.

Le travail au potager:

Le travail du potager est la plus importante des tâches que nous avons dû effectuer en temps que volontaires/stagiaires. En effet 80% de la nourriture est produite sur place, ce qui implique donc un travail conséquent. L’organisation des tâches a évolué tout au long de mon séjour, mais dans un premier temps les tâches à accomplir étaient données par Neus et Cora, les deux responsables du potager. Par la suite, le nombres de stagiaires/volontaires ayant augmenté et une certaine confiance ayant été installée, nous nous sommes vu distribuer les responssabilités des différents potagers et serres entre nous, le tout supervisé par nos deux formidables “professeures”. Pour ma part, je devais gèrer la serre “Lisby” ainsi que la parcelle des plantes aromatiques, ce qui m’a appris à organiser le travail en équipe; moi qui avais plutôt tendance à travailler seul sans jamais demander l’aide de personne. Il nous fallait donc préparer les sols en les aérant à l’aide de grelinettes et en y incorporant du compost (composé principalement du fumier des chêvres, de biochar et de “déchets” végétaux engendrés par la cuisine) semer ou repiquer les plantes, faucher les hautes herbes afin de pailler les parcelles et ensuite entretenir nos futurs mets jusqu’à leur récolte. Il y a bien évidement une quantité énorme de variétés et chacunes ont leurs besoins propres. Tout est produit en bio et sur les bases de la permaculture, on y pratique donc la rotation des cultures, les engrais verts, le paillage, les associations de cultures, la biodynamie, etc, … On y conserve également les semences de certains pieds sélectionnés pour leur robustesse et leur saineté afin de pouvoir les replanter l’année d’après et ainsi perpétrer le cycle de la vie, générer des produits sains et d’une haute qualité et être quasi indépendant au niveau alimentaire. Tous les vendredis, nous nous réunissions entre responsables de parcelle afin de faire le point sur les choses faites, à faire et les éventuelles remarques et observations de chacun.

Taille des arbres fruitiers:

A mon arrivée en janvier, c’était justement la fin de la  période de taille des arbres fruitiers. Je me suis donc proposé pour remplir cette tâche, aimant particulièrement ceux-ci et ainsi pouvant gagner en expérience à ce niveau. Il s’agissait principalement d’orangers et de citronniers, fruitiers qui ne sont pas forcément adaptés au climat belge, ce qui était donc pour moi un apprentissage nouveau et très intérressant en ce qui concerne la taille des agrumes (avec comme maître William, une personne relativement taiseuse mais aux savoirs innombrables bien plus élargis qu’à la simple taille d’un arbre. Le genre de personne qui sait absolument tout faire mais qui n’en parle pas, restant humble comme un moine shaolin ). Un autre petit verger était également mis en place avec, ce coup-ci, des poiriers, des cognassiers, des grenadiers, des amandiers, etc… Pour je ne sais quelle raison, je me suis particulièrement pris d’affection pour cet endroit auprès duquel, au début de mon séjour, j’ai passé de longues heures à regarder ces arbres bourgeonner.

Plantation d’arbres:

Ici l’idée principale (comme je l’ai perçue) est de vivre autrement et d’entretenir la planète qui nous héberge et toutes formes de vie. Et qui dit vie, dit arbre (pour ma part je suis persuadé que les arbres sont indispenssables à celle-ci par leur puissance statique, la transformation du gaz carbonique en oxygène via la photosynthèse, leurs rôles plus qu’importants dans les éco-systèmes qui nous entourent et qui maintiennent d’eux-mêmes l’équilibre de la vie sur terre, et j’en passe…). Ainsi, me semble-t-il, replanter des arbres est effectivement un des rôles de l’homme. Dans la mesure ou celui-ci a décidé d’en faire usage pour une multitude de choses telles que le bois de construction, le bois de chauffe, la création de papier/carton, etc… Et très stupidement depuis plusieurs générations, l’Homme s’est mis à dévaster les plus grandes forêts (les poumons de notre terre) afin de laisser place à d’énormes monocultures, principalement pour nourrir du bétail, produire de l’huile, ou simplement construire, sans même penser à replanter, redonner de l’air à notre terre. Mais ceci est un autre débat donc je pourrais tristement parler pendant bien plus longtemps que quelques phrases dans ce simple rapport de stage.

Entretien des plantes aromatiques:

Depuis maintenant plusieures années, je me suis pris de passion pour les plantes aromatiques et médicinales; la pharmacopée et les saveurs qu’offrent la nature sont innombrables et me fascinent. J’étais donc très heureux de voir qu’une parcelle leur était reservée et je me suis proposé de m’occuper de celle-ci. Il s’agissait principalement de thym, romarin, lavande et verveine citronnée. Il fallait donc les tailler au moment adéquat, les faire sécher, les effeuiller et les mettre en sachet ou dans des bocaux en verre pour pouvoir les utiliser en cuisine.

Récolte de plantes sauvages et médicinales:

Comme écrit plus haut, la découverte de nouvelles plantes et leurs vertus est devenu un de mes passe-temps favori, c’est un domaine ou l’apprentissage est infini et qui, je le sais, m’occupera et me passionera jusqu’à la fin de mes jours. En arrivant ic, je me suis mis à découvrir plein de plantes que je ne connaissais pas, ce fut pour moi comme une chasse au trésor. Réussir à les identifier, à faire des recherches sur quelles sont leurs propriétés médicinales, quelles parties de la plante utiliser et à quel moment les cueillir a été donc une des mes occupations favorites. Afin de les utiliser pour la création de tisanes ou de produits cosmétiques, il fallait, comme pour les aromatiques, les récolter, les sècher, les effeuiller et les mettres en sachet pour ensuite, dans le cas des tisanes, faire différents mélanges au goût agréable et en fonctions des troubles de chacun (tisane digestive, pour aider à dormir, pour les maux de tête, les règles douloureuses, etc…)

Confection de produits cosmétiques:

Parmi les membres de la communauté, j’ai eu le plaisir de partager cette passion et bons nombres de connaissances avec Emilie, une druide aux savoirs ancéstraux et aux milles potions vertueuses. Nous nous réunissions donc de temps à autre afin d’échanger nos découvertes et nos savoirs. Après la récolte de certaines plantes magiques, nous confectionnions des crèmes, onguents, dentifrices et autres produits utiles à la vie de tous les jours. Ces moments furent pour moi un véritable plaisir, premièrement parce que tout simplement, j’adore faire ce genre de chose mais également car ils me permettaient vraiment d’être en connexion avec les plantes et la nature. Et les discussions avec Emilie étaient toujours des plus intérressantes et m’ont beaucoup aidé dans mon travail personnel.

Récolte des foins:

La récolte des foins est très importante afin de nourir les chèvres durant la période sèche. C’est une tâche rude et laborieuse surtout sous la chaleur du soleil andalou. Ce travail se passe en plusieurs étapes. La première est bien évidement de couper les foins, ce qui se fait ici à l’aide d’un tracteur. Tout le reste ce fait manuellement. La seconde étape est de retourner les foins coupés afin de bien faire sécher ceux-ci des deux cotés car l’humidité risquerait de faire moisir le stock une fois entassé. Ensuite, vient la partie où l’on “roule” les foins à l’aide de larges rateaux pour faire des espèces de boudins ou de lignes sur de longues distances afin de faciliter le ramassage qui est la dernière étape. Nous chargions le foin dans une remorque aux bords élevés à l’aide de fourches pendant qu’une personne tassait pour ensuite ramener, décharger et entasser le tout dans la grange. Nous avons fait le plein de foin durant plusieurs semaines. Ce travail amène réellement à réfléchir sur comment vivaient nos ancètres et le travail qu’ils devaient fournir. Il y a un rapport au temps étrange qui s’installe et ce rude travail prend tout son sens quand on nourrit les animaux qui nous nourrissent en retour.

Préparation des coupe-feux:

Les risques d’incendies en Andalousie sont extrêmement élevés dus à la sècheresse et la chaleur durant l’été. Il est donc très important de rester vigilant et de prendre toutes les précautions nécésaires afin d’éviter un désastre. Parmi ces précautions, il y a la technique des coupe-feux qui est utilisée afin de ralentir la propagation d’un éventuel incendie. Il s’agit de mettre à nu et d’arracher toute la végétation sur de grandes bandes d’une dizaine de mètres de large tout autour de la propriété, ceci afin de créer un espace, un pont, entre les différentes propriétés et ainsi, si un incendie se déclare, éviter qu’il ne se propage à trop grande vitesse. Une grande partie de ce travail se fait à l’aide de tracteur, mais là où les pentes sont trop raides, il faut le faire à la main. Cette opération très physique était menée par le puissant Jan, un jeune homme robuste et très inspirant.

Les chèvres:

Un des autres apport important de la communauté en nourriture après le potager sont les chèvres. En effet, en plus de leur précieux fumier qui est utilisé au jardin, elles nous offrent du lait pour la confection de fromage et leur viande. Il y avait donc plusieurs tâches liées à celles-ci; Premièrement, il fallait les traire afin de récupèrer le lait pour le délicieux fromage confectionné avec soin par Jessica, la courageuse responssable des chèvres, car en plus d’être une mère de famille exceptionnelle, le travail des chèvres et du fromage demande beaucoup d’effort sept jours sur sept. Ensuite, il fallait les nourrir avec les foins récoltés et pour finir il fallait leur construire des enclots extérieurs afin qu’elles puissent brouter de l’herbe fraîche. Pour ma part, je n’ai pris à ma charge que cette dernière responssabilité car j’aimais l’idée de leur créer un grand jardin afin qu’elles puissent s’épanouir à l’extérieur, elles adoraient ça! Les parcelles sont construites de manière hollistique afin de ne pas épuiser la végétation et les sols. Tout cela m’a été enseigné par Jaime, un homme dont le vécu et les discussions m’ont beaucoup inspiré et aidé dans mon travail personnel.

Les tâches quotidiennes de la vie en communauté:

La vie en communauté, c’est un peu comme une grande famille, il y a donc les mêmes tâches qui s’y rapportent à partager. C’est-à-dire: faire à manger, faire la vaisselle, préparer le kéfir, s’occuper des enfants et nettoyer les espaces communs (douches, toilettes, arcades, salle à manger,…). Toutes ces tâches sont organisées en même temps que les autres travaux à faire comme le potager ou les réparations des bâtiments par exemple. Ainsi tous les vendredis et tous les dimanches nous avions une réunion entre volontaires afin de se répartir les tâches de la semaine et du week end. Le tout supervisé principalement par Belem et Lisby, les deux fées du logis.

Le M.E.T. :

Le travail du M.E.T (Maintenance – Entretien – Transport) est une partie importante ici à la communauté car il s’agit de tout ce qui concerne l’entretien des bâtiments. Aimant particulièrement bien bricoler et touchant un peu à tout, j’ai pu me rendre utile à ce niveau. J’ai beaucoup aimé travailler à ce poste car j’ai pu y pratiquer énormément de choses dans pas mal de domaines diverses et variés, certains que je connaissais déja et d’autres pas du tout, comme par exemple la phyto-épuration (technique naturel pour traiter les eaux grises à l’aide de différentes plantes). J’ai pu y déveloper ma créativité et mon sens de la débrouille car ici, bien souvent, on fait avec ce que l’on a sur place et j’adore trouver des solutions à des problèmes qui semblent impossibles à résoudre. La confiance que m’ont donné Chris et Gaudi, les deux responsables de ce poste, m’a beaucoup touché et j’ai appris énormément avec eux.

La bio-construction:

Durant le dernier mois de mon stage, nous avons commencé à construire une nouvelle cuisine en bio-construction. C’est une techique de construction dont les murs se montent avec des ballots de pailles compressés et du bois. Des matériaux écologiques que l’on trouve localement, et totalement recyclables. L’empreinte carbone de ce type de maison est donc considérablement réduite car le domaine de la construction de nos jours est l’un des plus polluant pour notre planète. Ce constat est l’une des raisons qui m’a poussé à arrêter de travailler dans le bâtiment alors que j’adorais cela, mais je sentais une total incohérence avec mon besoin d’aider , à mon échelle, la terre et la vie qu’elle abrite, ou du moins ne plus participer à sa destruction en ces temps plus que critiques. Cette technique écologique me réconcilie donc totalement avec le bâtiment et j’y vois une possibilité d’avenir et de futur emploi si je parviens à me former plus en profondeur dans ce domaine. En plus d’être écologique, cette technique est très amusante et, je pense, accessible à tout le monde car relativement simple à mettre en place. Chacun peu rajouter son ballot de paille à l’édifice! La personne qui supervisait les travaux était Pablo, un homme en or! et le maître d’oeuvre de ce chantier était Gaudi, un grand artiste!

J’ai volontairement regroupé les tâches à effectuer et les compétences acquises tout simplement car chaque travail que j’ai eu à faire ici m’ont appris énormément comme décrit ci-dessus. J’ai renforcé mes compétences dans des domaines que je connaissais déja bien tels que le travail au jardin et tout ce qui concerne celui-ci et j’ai découvert d’innombrables choses qui m’étaient jusqu’ici inconnues.

Les aspects positifs tant du point de vue professionnel que personnel

J’aurais du mal à décrire tous les aspects positifs que cette expérience m’a apporté tant ils sont nombreux. Pour moi, toutes les tâches que j’ai éffectuées et toutes les compétences que j’ai acquises sont des aspects positifs au niveau professionnel c’est certain, mais je pense que le plus important fut le travail sur moi-même et la découverte plus profonde de qui je suis et de ce que je vaux. Cela n’a pas toujours été facile car se retrouver face à soi-même et les parties sombres et cachées de notre personnalité n’est pas toujours, voire bien souvent, loin d’être agréable à vivre. Mais c’est pourtant, selon moi, un travail essenciel à l’accomplissement de son soi et découvrir qui l’on est, même si ce travail est en constante évolution et dure une vie entière. Dans la communauté, de nombreux outils sont proposés afin de nous aider à faire ce travail interieur, comme par exemple l’analyse des rêves, les écoutes profondes, les forums, les constellations familiales,… Chacun prend pour lui ce qui l’aide à avancer et évolue à son rythme et à sa manière afin d’y voir plus clair. Au-delà de cette recherche intérieure, j’ai pu, durant mon temps libre, développer et me découvrir de nouvelles passions telles que la confection de cuillères en bois, de couteaux, de macramé, de bijoux, la confection d’un “keyhole” (technique de permaculture utilisée en Afrique) et je me suis même mis à apprendre à jouer de la guitare et à faire du yoga. Autant dire que j’ai pu rentabiliser mon temps libre et m’épanouir, moi qui ai tout le temps ce besoin d’occuper mes mains et mon esprit. Le confinement ici s’est fait beaucoup moins resentir qu’ailleurs je pense, car même si plus personne n’était autorisé à rentrer ou à sortir dû au risque de contamination qui, dans une communauté, aurait pu être désastreuse, le travail a continué quasi comme d’habitude et même si parfois celui-ci était un peu dur ou redondant et que l’envie de quitter les lieux se faisait sentir, la communauté a toujours respecté ma liberté, mon rythme de travail et mes états d’âmes avec ses hauts et ses bas.

L’expérience au niveau des échanges culturels

Durant mon stage, j’ai appris à parler espagnol et j’ai considérablement renforcé mon anglais, mais l’échange culturel ici allait bien au-delà de ça. En effet, le groupe de volontaires était composé de jeunes venant d’un peu partout en Europe: République tchek, Allemagne, Suisse, France, Italie et Turquie. Ainsi j’ai pu, au travers de toutes ces personnes extraordinaires, voyager un peu dans leurs contrées en échangeant avec eux sur nos différents pays et leurs traditions. J’ai eu, avec ces amis, énormément de complicité, j’y ai également vu une bienveillance infinie, de la compassion, de la compréhension, du partage et énormément d’amour. Nous étions un groupe très soudé et nous avons développé une forte amitié entre nous. Avec eux j’ai appris à travailler en groupe, à gèrer une équipe et à demander de l’aide quand celle-ci était nécessaire, ce qui est un grand changement pour moi.

Les éventuels obstacles rencontrés 

Le principal obstacle que j’ai rencontré lors de mon séjour fut moi-même. Effectivement, comme expliqué plus haut, le travail personnel et intérieur que l’on fait ici peut-être particulièrement difficile et intense si l’on accepte d’aller creuser dans les profondeurs de notre être. Je pense que l’humain, de manière générale, a une grande capacité à se voiler la face et s’habitue rapidement à ses propres mensonges afin de se réconforter et de se protéger des choses qui lui sont désagréables. Comme par exemple, certaines facettes de nous-mêmes que nous n’acceptons pas et que nous avons tendance à projeter sur les autres. Ce qui, cela dit, est tout à fait humain et compréhensible, car personne n’aime souffrir, surtout quand bien souvent, la souffrance vient de nous-mêmes et des traumatismes de notre enfance.

Une des autres difficultés que j’ai eu à gèrer fut mon rapport au temps. Au début de mon séjour j’avais cette impression de courir après les heures, les minutes et même les secondes, ce qui était déjà le cas avant depuis de longues annnées à Bruxelles. J’ai toujours eu tendance à être très dur avec moi-même et à ne pas me laisser de répit comme si j’avais besoin de combler le moindre moment de ma journée jusqu’à épuisement total de mon corps. Ici, petit à petit, j’ai réussi à voir les choses différemment et j’ai appris à prendre soin de moi et à m’accorder des moments de repos, ce qui change littéralement la vie. J’ai pu ainsi organiser mon temps de travail de manière plus optimale, tout en étant reposé, bien dans mon corps et dans ma tête.

Le dernier obstacle que j’ai rencontré, mais qui m’a particulièrement aidé à travailler sur mon rapport au temps et au travail intensif que je m’imposais tout seul, fut l’extrême chaleur d’andalousie. En effet, ici en été, les températures sont tellement élevées qu’il est quasiment impossible de s’exposer au soleil l’après midi et encore moins d’y travailler tant ça cogne. J’ai donc dû accepter le faite qu’il m’était impossible de faire quoi que ce soit durant cette période, à part me mettre dans un endroit frais et me reposer. Ce qui fut dur au début, mais une révélation par la suite.

Mes conclusions

Mon stage à Los Portales m’a ouvert les yeux sur énormément de choses et m’a aidé à y voir plus clair dans le présent mais également pour l’avenir. Ce fût pour moi le plus beau des voyages sédentaires. C’est pour cette raison que j’ai décidé de continuer mon expérience ici en tant que “CES” (Corps Européen de Solidarité) car je sens que j’ai encore bon nombre de choses à accomplir ici dans la communauté et dans mon travail personnel. Par la suite, je me dirigerai vers un travail qui aille dans le même sens que les valeurs promues ici et qui sont très similaires aux miennes. Comme par exemple aider des personnes qui voudraient construire leur maison en bio-construction et en auto-construction en tant qu’indépendant, faire du maraîchage ou travailler dans une ferme bio afin de participer à la bonne nutrition de la population, ou encore lancer carrément un projet dans le genre de Los Portales où je pourrais donner des formations en tout genre grâce à l’expérience que j’ai acquise ici et auparavant, avec l’idée principale d’aider des personnes qui chercheraient à se réorienter, à vivre plus simplement et plus sainement.

Remerciements

Je voudrais tout particulièrement remercier Neus, ma maître de stage qui est pour moi maître à bien d’autres niveaux! Elle a toujours été présente, disponible et à l’écoute pour moi et tous les autres volontaires, comme une maman le serait pour ses enfants. Mais également tous les autres membres de la communauté qui m’ont tous énormément inspiré chacun à leur manière par leur force, leur simplicité et leur mode de vie qui finalement n’est pas si simple que ça vu le travail tant physique que spirituel que celui-ci implique et qu’ils ont choisi.

Mes remerciements vont également aux personnes qui m’ont permis de vivre cette expérience! A commencer par Antoine Louyet de dynamo international qui m’a poussé à me lancer dans cette aventure et qui m’a mis en contact avec Actiris international. Ensuite je voulais remercier Murielle Gatabazi pour sa patience, sa compréhension et son suivi tout au long du processus avant et pendant mon séjour ici. Et enfin, Kévin Manneback pour sa précieuse aide pour tout ce qui était traduction de documents et autres et son soutien moral qui m’ont permis de créer le lien avec Los Portales. Je vous suis a tous infiniment reconnaissant, sans vous rien de tout cela n’aurait été possible!!!

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