Le périple à vélo d’Alban, volontaire. Partie 1 : Partir pour se retrouver.
Alban, jeune belge de 26 ans, est parti avec le SVI sur un projet de volontariat en Espagne . Pour rejoindre son projet, il n’a pas choisi d’y aller en train, ni en avion, ni en voiture. Et non, il a décidé d’enfourcher son fidèle compagnon à deux roues, son vélo. C’est en septembre dernier qu’il débutera son aventure pour arriver le 21 février en Andalousie afin de débuter son volontariat. Lors de son périple Alban a pris le temps de vivre, de se retrouver, mais aussi de rencontrer, de questionner, de découvrir… Avec lui, nous verrons que le voyage ce n’est pas seulement la destination à atteindre mais bien l’aventure qu’on vit tout au long de la route.
Dans quelques jours il va prendre le chemin du retour vers la Belgique mais en attendant de suivre son aventure au quotidien nous vous proposons de lire son témoignage qui vous invite au voyage. Un voyage où il fait bon de prendre le temps. Et oui notre jeune volontaire n’est pas seulement un cycliste hors pairs c’est aussi une fine plume.
Témoignage d’Alban : son périple à vélo pour rejoindre son projet de volontariat
J’avais 26 ans quand je suis parti. J’avais une vie stable depuis de nombreuses années, j’avais découvert un très chouette lieu où j’avais vécu pendant 3 ans, mais qui ne me convenait peut-être pas tant que cela. J’avais un travail très intéressant depuis 1 ans et demi.
Ensuite j’ai rencontré une fille et tout est allé très vite.
Des choses que je ne contrôlais pas m’ont sautées au visage.
La perte de contrôle sur ma vie m’a fait perdre ma stabilité, et j’ai cherché à m’extirper de cette situation qui ne me convenait pas/plus.
Le voyage à vélo m’est passé par l’esprit comme l’envie de manger une glace. Mais petit à petit j’ai creusé cette envie, et elle est devenue une évidence pour moi, en ces moments troublés, de me retrouver.
L’idée était bien présente, et malgré qu’elle soit ponctuée de doutes et de questionnement, le cheminement intellectuel progressait. Je ne parlerai pas de ma préparation physique ou logistique parce que je n’y ai prêté aucune attention. Habitué à faire du vélo à Bruxelles depuis longtemps, mes jambes me portaient en toutes circonstances. J’avais confiance en elles.
J’avais, à tort, confiance en mon vélo que j’avais depuis 5 ans, il n’avait pas eu de réparation complète et en profondeur depuis que je l’avais acheté.
Je l’ai donc réparé petit à petit, au fil du voyage, de ville en ville, découvrant de nouvelles choses usées à chaque escale. Mais mon esprit n’en était pas préoccupé. Le minimalisme me permet de vider la tête de certaines choses pour me concentrer sur d’autres.
Et donc je suis parti, avec un nouvel ami que j’avais rencontré quelques mois plus tôt. On a démarré le 17 septembre en fin de matinée.
A la première bordure, le porte bagage de mon ami saute et tombe par terre.
Il avait construit son vélo entièrement, pièce par pièce, juste avant de partir. Et n’a pas eu l’occasion de le tester : il l’améliorait petit à petit, au fil des douleurs au dos ou au genou. J’avais un vélo pourri mais que je connaissais, il était réglé à ma taille et je connaissais ses faiblesses.
Quelques jours avant de partir on a cherché notre premier point de chute : dans l’idéal un travail rémunéré de saisonnier, qu’on a trouvé sans trop de difficultés.
A l’époque débutants dans le voyage à vélo on restait fort focalisés sur la distance parcourue par jour, et on se mettait la pression pour avancer un max!
Les villes étaient pour nous le moment de souffler, boire une petite bière en terrasse, après avoir guidés ou poussés nos mules dans les dédales des ruelles ou entre les voitures excitées par les bouchons.
On sortait alors nos beaux habits, comme pour un retour à la civilisation.
Parfois on faisait des rencontres avec lesquelles on passait une partie de la nuit.
L’objectif de mon voyage à ce moment là était de visiter des habitats groupés et communautés afin de m’en inspirer.
On s’est séparés à Bordeaux, avec des adieux qui n’en étaient pas vraiment, parce qu’on émettait la possibilité de se recroiser à vélo.
J’ai d’abord pris la route des montagnes pyrénéennes, pour y rejoindre des bergers altermondialistes. Le petit coin de bienveillance qu’ils ont créé derrière les contreforts de la montagne m’a donné de la force et du courage pour entrer en Espagne, dont je ne parlais pas la langue.
Mon entrée fut discrète, je ne cherchais pas à me confronter aux gens, comme toujours quand j’apprends une nouvelle langue.
Mon trajet m’a ensuite mené dans un endroit calme et plaisant, où j’ai récolté les olives avec un sexagénaire fantasque et souriant. On vivait au rythme lent de l’hiver et des fêtes de fin d’année.
En continuant ma route vers l’Andalousie, j’ai quitté mon vélo pour quelques semaines et j’ai exploré l’Espagne d’un autre point de vue : au bout d’une corde, à quelques centaines de mètres de haut, muni de mes chaussons d’escalade et de tout mon courage pour grimper les falaises andalouses.
De retour sur la terre ferme, je suis parti à la rencontre de mon plus important point de chute: le chantier international de reforestation !
Rencontrer de nouvelles personnes et la vie de groupe me manquait beaucoup.
Ça donne envie de prendre son vélo et de partir à l’aventure ! Qu’en pensez-vous ? Si vous voulez suivre le retour d’Alban vers la Belgique, restez près de nous, sur les réseaux sociaux du SVI (instagram, facebook) pour vivre son quotidien. Des articles seront publiés également sur le blog !